mercredi 6 novembre 2019

Les juments de Parménide


À l’écurie, les premières réactions au recueil de nouvelles Le cours du temps, lettres de l’écurie se sont centrées sur les nombreux clins d’œil à la réalité :
— Je vais faire une deuxième lecture. La première que j’ai faite était trop occupée par la reconnaissance des personnages.


Nous sommes donc bien classiques, du Aristote tout craché, lui qui mettait l’accent sur le ‘mimétisme’ du texte littéraire, non pas en tant que simple ‘photo’ du réel, mais plutôt comme image construite de ce qui est virtuel-possible.

Et je dois l’avouer, il y a un côté grec en moi : j’aime le vin, les olives et la philosophie, à peu près dans cet ordre. Notez que certains de ces goûts sont par ailleurs bien partagés à l’écurie.


C’est qu’on est tous héritiers des Grecs : les olives et le vin pour le bon vivre, la philosophie comme forme de pensée critique pour nous protéger contre les populismes et les fake news, pour permettre la démocratie, la vraie.


Parmi les textes fondateurs de la philosophie grecque, le beau poème de Parménide d’Élée (fin du VIe siècle av. J.-C.) raconte la quête de vérité d’un aurige conduisant un char tiré par deux juments, une blanche et une noire, traversant un monde ténébreux à toute allure – littéralement sur les chapeaux de roues ardents –, cherchant une porte de sortie vers la lumière.


Et il la trouve cette porte, qui s’ouvre vers le jour, car non seulement les juments sont bien dressées mais il a la chance de trouver au moment critique des nymphes solidaires qui lui indiquent le chemin.


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