À l’écurie, les premières réactions
au recueil de nouvelles Le cours du temps, lettres de l’écurie se sont centrées sur les nombreux clins d’œil à
la réalité :
— Je vais faire une deuxième
lecture. La première que j’ai faite était trop occupée par la reconnaissance
des personnages.
Nous sommes donc bien classiques,
du Aristote tout craché, lui qui mettait l’accent sur le ‘mimétisme’ du texte
littéraire, non pas en tant que simple ‘photo’ du réel, mais plutôt comme image
construite de ce qui est virtuel-possible.
Et je dois l’avouer, il y a un côté
grec en moi : j’aime le vin, les olives et la philosophie, à peu près dans
cet ordre. Notez que certains de ces goûts sont par ailleurs bien partagés à
l’écurie.
C’est qu’on est tous héritiers des
Grecs : les olives et le vin pour le bon vivre, la philosophie comme forme
de pensée critique pour nous protéger contre les populismes et les fake news, pour permettre la démocratie,
la vraie.
Parmi les textes fondateurs de la
philosophie grecque, le beau poème de Parménide d’Élée (fin du VIe
siècle av. J.-C.) raconte la quête de vérité d’un aurige conduisant un char
tiré par deux juments, une blanche et une noire, traversant un monde ténébreux
à toute allure – littéralement sur les chapeaux de roues ardents –,
cherchant une porte de sortie vers la lumière.
Et il la trouve cette porte, qui
s’ouvre vers le jour, car non seulement les juments sont bien dressées mais il a la chance de trouver au moment critique des nymphes solidaires qui
lui indiquent le chemin.